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Les murs de ma chambre veillent sur mes trésors d'enfant.


Je me retrouve dans ma chambre, seule, sans lui d'habitude à mes côtés, je suis face à moi même. Je n'ai personne vers qui détourner mon attention. Le moindre objet sur lequel je pose mon regard me rappelle un morceau de ma vie passée, d'enfance ou d'adolescence.

Je n'ai pas tout gardé, mais il y a toujours ma poupée Monique que j'ai tant chérie depuis ma plus tendre enfance, ce papier peint pastel fleuri sur lequel j'ai dessiné mes rêves d'évasion, ce lustre en verre transparent dans lequel je me souviens il y avait de vieux cubes colorés en bois dedans avant qu'on ne l'accroche au plafond de ma nouvelle chambre... il y a 30 ans. Ces meubles blancs que j'avais choisi avec mes parents, cette vielle chaise en rotin que j'avais repeinte moi même en rose pâle quand j'avais 10 ans...

Je n'ai d'autres choix que de replonger dans mes souvenirs qui m'arrivent par vagues. Ne serait-ce qu'en pensant au viel album photo de ma classe de neige au CM2 je revois les photos dans ma tête, puis je revis les plus forts moments de ce mois aux Carroz d'Araches. Ma maman m'a d'ailleurs mis en évidence sur cette même étagère mon cahier de dessins de classe quand j'avais 3 ans...

3 ans... L'âge de mon premier enfant aujourd'hui... Et dans ce cahier, dans ce programme télé d'une semaine de novembre 1983 sur lequel ma maitresse collait mes dessins d'enfant, ma maman y a glissé une photo de moi quand j'avais 2 ans et demi. En revoyant ce soir cette photo j'ai été frappée par la ressemblance avec mon deuxième enfant.

Je suis allongée sur mon lit et tout va si vite dans ma tête. Je me rappelle mes pires cauchemars, mes crises de somnambulisme, mes terreurs nocturnes et ma maman qui venait me consoler la nuit quand je me sentais trop seule. Mon papa venant me chercher pour aller à la maternité car mon petit frère allait bientôt naitre, l'annonce de la mort de mon grand-père, le baby sitter qui est entré dans ma chambre pendant mon sommeil pour soit disant me consoler. Et puis mes chagrins d'amour, mes soirées pyjama avec mes deux copines, mes revisions laborieuses, mes dissertations à la dernière minute, mes jeux à la Barbie avec la voisine... Je revois tout en accéléré. Je regarde Pour les mauvaises choses avec le soupire qui pardonne, et les bonnes expériences avec le sourire de la nostalgie. Je laisse les images m'éffleurer, j'accèpte.

Comment la mémoire peut-elle garder aussi intact des émotions, des idées, des sensations. 30 ans, ma chambre à 30 ans! Je me dis que je suis contente de pouvoir replonger dans ma vie passée entre ces quatre murs. Même si je suis impressionnée par la vitesse à laquelle tout ça est passé, j'ai un peu peur que la suite passe aussi vite et que ce soit bientôt la fin de mon histoire.

Le lit a changé de taille, de place et de couverture, mais je me revois encore établir les différentes étapes de ma vie quand j'étais au collège. Je voulais à tout prix grandir, murir et avancer, faire des études, trouver un amoureux, me marier, avoir des enfants, avoir un boulot. Aujourd'hui j'ai presque tout et je veux continuer d'avancer, me fixer de nouvelles étapes, pour aller toujours plus loin et sentir le temps passer au fils de mes expériences.

Je me demande aussi si je pourrai transmettre cette expérience sensationnelle à mes enfants. Habiterons-nous toujours la maison où ils auront grandi ? Pour qu'ils revivent à leur tour les souvenirs qu'ils auront entassé dans leur chambre d'enfant puis d'adolescent ? Et si ce n'est pas le cas, ne seront-ils pas peinés de ne pas pouvoir revivre tout ça quand ils auront 30 ans eux aussi ?... Les priver de l'accès à leur vie passée au travers des objets qu'ils auront gardé entre leurs quatre murs...

Ma chambre a été le lieu de ma maison où je passais le plus clair de mon temps, seule, à écrire, à rêver ou à travailler. C'est mon refuge, mon jardin secret où tout a une histoire, tout a un sens que je retrouve à chaque fois que je reviens ici. Je suis d'ailleurs heureuse de pouvoir y revenir souvent, pour me sentir à nouveau petite fille, adolescente, insousciente et rêveuse. J'ai eu une enfance très solitaire et renfermée, mais je souris à cette petite fille qui n'a jamais intéressé personne. Je souris à ces bons souvenirs du lycée, le seuil de ma nouvelle vie épanouie et libre.

Je navigue entre les lignes de mes histoires, entre les chapitres de ma vie, entre les photos de ma mémoire. Je ne veux pas perdre tout ça, alors j'y reviens souvent et à chaque fois j'y ajoute une page de ma nouvelle vie.


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